vendredi 12 juin 2009

Cité Africaine : Interview de Kuyena au sujet de l'Abako

Interview de Kuyena

Citaf : Honorable, peut-on savoir comment vous êtes arrivé à l’ABAKO ?

Kuyena : Il faut savoir qu’à ce moment là, tout le Bas-Congo voulaient entrer dans l’ABAKO. Moi, j’étais d’abord au service de l’ex-Population noire. Par la suite, j’ai travaillé à la Chanic, après quoi, j’ai été engagé à la province et la province m’a envoyé au district, le district m’a envoyé à l’ex-Population.

Citaf : Comment êtes-vous arrivé là-bas ? Avez vous été recruté ou bien vous êtes arrivé de vous-même ayant appris que l’ABAKO existait.

Kuyena : L’ABAKO existait. J’étais à Kintambo où j’ai été élu président de la section Kintambo. Depuis lors, l’ABAKO a eu de plus en plus besoin de moi.

Citaf : Le rôle qu’on vous a confié dans l’ABAKO à l’époque répondait-il bien à votre profil ou par le fait de l’emballement vous vous êtes retrouvé là-bas ?

Kuyena : Le rôle que l’ABAKO m’avait imposé au moment de l’indépendance immédiate et inconditionnelle allait bien avec mon tempérament. Et nous nous sommes embarqués pour cette indépendance immédiate et inconditionnelle.

Citaf : Quand avez-vous fait connaissance de Kasa-Vubu ?

Kuyena : J’ai connu Kasa-Vubu avant qu’il ne devienne Président. C’est à l’époque où il a été élu président de l’ABAKO le 21 mars 1954.

Citaf : S’agissant de cette élection, était-il candidat unique ou avait-il des concurrents ?

Kuyena : Il avait des concurrents mais il était célèbre.

Citaf : Est-ce Kasa-Vubu en arrivant à l’ABAKO qui a apporté la coloration politique ? Ou celle-ci existait déjà avant que lui n’arrive à la tête de l’ABAKO.

Kuyena : Quand Nzeza Landu était là, il y avait aussi cette effervescence mais quand Kasa-Vubu est arrivé c’était vraiment de la politique.

Citaf : Alors quel type d’homme était Kasa-Vubu ?

Kuyena : Kasa-Vubu c’est un homme rayonnant, charismatique, différent. C’est bien lui qui a changé l’ABAKO.

Citaf : Qu’est-ce que vous retenez de lui dans ce changement ?

Kuyena : Vous avez lu le livre de l’ABAKO ? Le voici, avec la date à laquelle il a été élu, même le changement qu’il a apporté.

Citaf : Kasa-Vubu président de l’ABAKO et Kasa-Vubu Président de la République. Est-ce que c’était le même homme ou le fait de la prise des pouvoir l’a un peu changé ?

Kuyena : C’est le même homme. Kasa-Vubu est devenu Président. Il a cédé la place de l’ABAKO aux autres. Mais il était quand même président de l’ABAKO. Mais ce sont les autres qui travaillaient. Vous savez : quand il est devenu président de l’ABAKO c’est Muanda qui avait pris sa place.

Citaf : Que vous rappelle exactement la date du 4 janvier ?

Kuyena : Nous avons demandé que la réunion du 4 janvier soit à Matonge, à l’YMCA. Mais le 1er bourgmestre de Léopoldville nous a répondu en retard, précisant qu’il a refusé de donner à l’ABAKO l’autorisation pour la réunion du parti. La nouvelle est arrivée tardivement chez nous. Nous étions obligés de partir dimanche pour disperser les gens. Kasa-Vubu est aussi arrivé pour disperser les gens. Malgré tous ces efforts, nous avons dû affronter des émeutes. C’était des émeutes préparées par des blancs. A ce moment là, il n’ y avait pas de télévision et on ne savait pas parler à la radio.

Citaf : Il semble que Lumumba était intéressé à cette fête du 4 janvier et que c’est lui qui aurait prononcé pour la première fois le mot indépendance.

Kuyena : Ce n’est pas Lumumba qui a prononcé pour la première fois le mot indépendance. J’aimerais que vous associez l’ABAKO et vous trouverez que c’est Kasa-Vubu qui a le premier prononcé le mot indépendance.

Citaf : Quel rôle l’ABAKO a joué dans la formation du premier Gouvernement ?

Kuyena : Kasa-Vubu était aussi donné comme formateur du gouvernement mais il n’a pas voulu et il a laissé tomber. C’est ainsi que Lumumba lui a succédé avec plus de bonheur et Kasa-Vubu a été choisi comme Président.

Citaf : Quelques jours après l’indépendance, l’ABAKO a éclaté. Il y a eu le courant Muinda, un courant conservateur…

Kuyena : L’ABAKO n’a pas éclaté. La réalité est qu’il y a eu plusieurs courants.

Citaf : Quelle était la cause principale de ce remue-ménage ?

Kuyena : Des mauvais travaillaient pour cela en vue de diviser l’ABAKO.

Citaf : Comment était l’attitude de Kasa-Vubu ?

Kuyena : Kasa-Vubu était toujours calme, il avait confiance en son personnel de l’ABAKO.

Citaf : Lors de la table ronde de Bruxelles, on a beaucoup parlé de la « figue » du Président Kasa-Vubu. Quand il est sorti de la table ronde et a disparu de la circulation, beaucoup de choses ont été dites sur Daniel Kanza, ses relations avec Kasa-Vubu. Qu’en dites-vous ? Y avait-il des gens qui les poussaient à la division ?

Kuyena : Non, cela dépendait d’eux-mêmes. Quand ils sont partis, nous leur avons dit de rester ensemble. Mais quand ils sont arrivés, il y a eu des histoires. Nous y sommes rendus moi, avec Vital Muanda pour aller finir cette affaire en Europe. Mais quand nous sommes arrivés là-bas, c’était formidable. Kasa-Vubu était sorti de la table ronde. Nous sommes allés remettre Kasa-Vubu à la table ronde.

Citaf : quel était l’argument pour le convaincre de rentrer à la table ronde ?

Kuyena : Mais c’est le peuple, il doit se soumettre au peuple. Il était obligé de se soumettre à ce que le peuple avait dit.

Citaf : La sortie de Kasa-Vubu de la table ronde n’a-t-elle pas desservie les intérêts de l’ABAKO, peut être même du pays. Parce que la politique de chaise vide ne paie pas.

Kuyena : Non, Kasa-Vubu est rentré à la table ronde. Si Kasa-Vubu était sorti définitivement, ça allait être de la mer à boire pour nous. Peut être nous n’aurions pas l’indépendance aussi.

Citaf : 35 ans après sa mort, quel est le témoignage que vous pouvez apporter devant l’histoire sur la personnalité de Kasa-Vubu ?

Kuyena : Kasa-Vubu c’est un Président. C’est le seul Président qui a été élu dans notre pays. Seulement je regrette beaucoup que les hommes politiques se sont amusés à le banaliser, l’oublier en l’accusant de tout et de rien. Kasa-Vubu est mort oublié et abandonné de tous.

Citaf : On dit beaucoup, sur le plan moral, de son respect de la chose publique. Que pensez-vous ?

Kuyena : Presque tout le monde parle de ça. Quand il allait en mission, l’argent qu’on lui donnait pour la mission, il s’obligeait de remettre le reliquat à la banque. C’est l’argent du peuple, ce n’est pas son argent.

Citaf : Kasa-Vubu était accusé par ses adversaires de tribaliste.

Kuyena : Il y avait des gens, notamment ceux de Muinda, qui se séparaient de nous.

Citaf : Aviez-vous l’intention de faire de Kasa-Vubu roi comme certains le disaient ?

Kuyena : Non, il n’y a pas de roi. C’est le peuple qui voulait qu’il devienne roi, comme Baudouin en Belgique.

Citaf : Quelle était la vision de Kasa-Vubu pour notre pays et pour l’Afrique ?

Kuyena : Kasa-Vubu voulait que le pays soit propre, pas autre chose que ça. Il voulait travailler pour le pays.

Citaf : Un dernier mot pour conclure.

Kuyena : J’ai travaillé avec Kasa-Vubu et j’ai trouvé que si le pays était entre ses mains quand Mobutu a pris le pouvoir, ça serait une bonne affaire.

Propos recueillis par Albert Ntula

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mercredi 10 juin 2009

CONFIDENTIEL : UDR-Mwinda participera aux élections présidentielles.

Publié le : Mercredi 10 Juin 2009


Le parti politique Congolais UDR-Mwinda vient de désigner M. Guy-Romain Kinfoussia candidat aux élections présidentielles du 12 Juillet 2009.

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AngolaPress - Luanda,Angola
Uíge – Traditional authorities in the northern province of Uíge considered on Tuesday that the holding of the provincial conference on housing is a very ...
Baisse de 8% du trafic des marchandises entre Kinshasa et Brazzaville
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mardi 9 juin 2009

Over 50 illegal immigrants repatriated
AngolaPress - Luanda,Angola
Uige- At least 51 immigrants from the neighbouring Democratic Republic of Congo, who entered illegally the northern Uíge Province, were repatriated over the ...
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lundi 8 juin 2009

Mbanza Ngungu : plus de 6 000 ménages menacés de famine suite aux inondations

Bas Congo | 06 Juin 2009 à 11:03:51

Trois secteurs du territoire de Mbanza Ngungu sont les plus touchés par ces inondations. Selon Dominique Manzukula, chargé de communication du Comité de développement de Kolo, une ONG locale, il s’agit d’une véritable catastrophe naturelle. Il sollicite une intervention urgente des autorités provinciales et nationales, rapporte radiookapi.net

Tribunal de Mbanza Ngungu

Il s’agit des secteurs de Kolo, Kolo Tava et Makuta à Mbanza Ngungu. Environ 70 villages, notamment Mvela, Kinkoka, etc., dont les habitants ont vu leurs champs envahis par l’eau suite au débordement des rivières Mvuazi, Kwulu et Bombe, à cause des pluies successives, et ces eaux ont dévasté leurs champs. Ces inondations ont causé d’importantes pertes de cultures et de pourritures, a indiqué Dominique Manzukula. Le maïs, le manioc, l’arachide… sont les principales cultures détruites. Les animateurs de développement parlent d’environ 40 000 personnes touchées. Ces ménages ont perdu leurs réserves de vivres et de semences agricoles, selon Evariste Thabu, superviseur au poste sentinelle de Lukaya et des Cataractes, une structure agricole locale. La même source parle d’une situation alarmante.

De son côté, un proche du ministère provincial de l’Agriculture a indiqué que le gouvernement provincial s’y penche déjà. Dans un bref délai, dit-il, des actions d’assistance seront menées pour ces populations.

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