Hormis cet aspect sportif, la CAN a aidé à faire ressurgir le problème Cabindais dans l'actualité. Pour une fois on a reparlé de cette grave injustice de l'histoire. Mais au fait, qui a profité du crime ?
Les faits:
Vendredi 8 janvier, la sélection Togolaise en préparation à Pointe-Noire décide de joindre Tchiowa par la route. Tout le monde sait que 200km sépare ces deux villes. La végétation est belle, la route est bien entretenue, de quoi attirer des touristes de tout bord. Tout le monde sait aussi que cette route est la plus dangereuse au monde. Des bandits de toute sorte y sévissent. Tout le monde sait aussi que la Confédération Africaine de Football avait reçu des menaces quand à l'organisation de la CAN dans cette province angolaise.
La raison était bien simple, les Cabindais ne veulent pas faire partie de l'Angola dans les faits, mais après négociations et accords reconnaissant la particularité de cette partie du monde. Notons que le Cabinda, longtemps protectorat Portugais a été annexé à l'Angola par Salazar (président-dictateur du Portugal vers 1956) et par l'Angola en 1975 par Agostino Neto.
Donc, tout le monde savait que la route était dangéreuse, mais l'organisation a laissé entrer les Togolais par la route.
En outre, à la frontière, une délégation du gouvernorat, des membres du comité d'organisation étaient aussi présent. Ajoutons qu'à partir de la frontière, l'équipe Togolaise était escortée par des membres de l'Armée Nationale de l'Angola (FAA).
Dix-minutes après l'entrée dans la province de Cabinda, un commando attaquait l'autobus des joueurs. Toutes les sources sur place indiquaient que le commando était masqué.
Bilan :
- Deux morts et plusieurs blessés.
- Les tireurs fuient dans la forêt et un ratissage est aussi lancé.
Quelques jours après, on apprendra qu'on aurait arrêté deux membres du commando et plusieurs militants des droits de la personne.
Tirons les rideaux, réfléchissons:
Le Cabinda, territoire de quelques 300 milles personnes, 30 milles soldats qui quadrillent la province, 1 soldats pour 10 cabindais, c'est du nouveau. C'est la partie la plus militarisée du monde. Malgré cet effectif, il y a des commandos qui osent attaquer un escorte officiel.
Ou c'est un complot du gouvernement qui utilise le FLEC pour mieux l'avoir, la découvrir
Ou c'est une grande faille du service de sécurité angolais, qui comme on le sait, est très bien organisé.
Le complot du gouvernement Angolais a réussi car Mingas fait face aujourd'hui à des accusations de la part de la France pour avoir été de ceux qui ont agit en revendiquant l'attaque. Un complot du gouvernement angolais qui peut avoir réussi car il a étalé à la place publique le conflit intercabindais. Badila est trainé dans la boue, lui qui aurait osé lire un texte venant de Nzita Henriques... l'opinion raconte qu'il aurait reçu 10 millions de dollars, pour quelle raison ? on ne le sait pas. La question est de savoir pourquoi ta Nzita n'a pas osé faire un discours au peuple Cabindais.
Autre chose, a-t-on parlé d'injustice que vit le citoyen Cabindais chaque jour dans cet Angola d'aujourd'hui ? des hommes et des femmes vivant dans la terre de leurs ancêtres mais incapables d'en jouir au plus profond d'eux-mêmes.
Des Cabindais qu'on ne voient pas dans les entreprises de la province, une province qui ne profite pas de la manne pétrolière. Une province côtière sans port, sans grande entreprise, réduisant certaines de ses populations à ne trouver le bonheur que dans l'exil intérieur.
Le Cabinda est une vielle histoire de coeur et de sang pour plus d'une personne. C'est la Congo-Portugais du temps des colons. C'est la terre de paix, de bonheur, la terre où tout était possible, ou tout pouvait être possible.
Il fut un temps, pas très lointain, le peuple yombe de partout allait au Cabinda pour refaire une vie, repenser une vie, revoir une vie, repartir sur des nouvelles réalités de la vie. Le Cabinda était le lieu de pèlerinage. Il y avait de la place pour tout le monde et tout le monde pouvait rêver encore.
Combien de ces humoristes et artisans Yombe de partout y avaient fait leur classe, des différents groupes kintueni qui y avaient trouvé de nouvelles inspirations, mais le Cabinda a toujours ignoré qu'il méritait d'être soigné.
Le Cabinda, aujourd'hui, mérite qu'on prenne soin de lui. Il y a eu trop de sang qui y a coulé. Ses fils et ses filles veulent reconquérir leur terre et y vivre en paix, loin des chicanes de politiciens... quels qu'ils soient.
L'énnemi du peuple Cabindais est cabindais d'abord...
Luis Kumbu (Collaboration spéciale)
Aylmer,
Canada
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