Visite d'un village près de Luanda 20.03.09
Le 20 mars 2009 -(E.S.M.)- Le pape Benoît XVI a atterri sur l'aéroport de Luanda peu avant13h et a été accueilli par le président de la république, lesautorités civiles et ecclésiales. Voici le discours du Saint-Père : |
Arrivée de pape Benoît XVIà Luanda
Discours de Benoît XVI à son arrivéeà Luanda
Le 20 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde-À 12 heures 45 ce vendredi, l'avion du Pape a atterri en Angola, secondeétape de son voyage apostolique en Afrique. Sur place, le président de larépublique d'Angola, Eduardo Dos Santo, ainsi que le président de laConférence épiscopale d'Angola, Monseigneur Damio Antonio Franklin, ontaccueilli le Pape à sa sortie de l'avion. Voici le discours du Saint-Père :
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs qui représentez les Autorités civiles et militaires
Chers Frères dans l'épiscopat,
Chers amis Angolais !
C'est avec des sentiments de déférente amitié que je foule le sol de cettenoble et jeune Nation dans le cadre d'une visite pastorale qui, à mes yeux,a comme horizon le continent africain tout entier, même si j'ai dû limitermes pas à Yaoundé et à Luanda. Tous, nous savons bien que je garde dans moncœur et ma prière l'Afrique tout entière et le peuple Angolais enparticulier auquel je désire offrir mes encouragements cordiaux à progressersur les chemins de la pacification et de la reconstruction du pays et de sesinstitutions.
Monsieur le Président, permettez-moi d'abord de vous remercier pourl'aimable invitation que vous m'avez faite à venir visiter l'Angola et pourles mots de cordiale bienvenue que vous venez de m'adresser. Veuillezaccepter mes salutations respectueuses et mes vœux les meilleurs, quej'étends aux autres Autorités qui sont venues pour m'accueillir ici. En lapersonne de ses Évêques ici présents, je salue l'ensemble de l'Églisecatholique en Angola. Et je vous remercie, vous tous, amis Angolais, pourl'accueil affectueux que vous me réservez. J'assure aussi de mon amitié ceuxqui m'écoutent par la radio et la télévision, dans la certitude que le Cielveille avec bienveillance sur la mission qui nous a été confiée à tous :édifier ensemble une société plus libre, plus pacifique et plus solidaire.
Comment ne pas évoquer ici le souvenir de l'illustre visiteur qui bénitl'Angola au mois de juin de 1992, mon bien-aimé prédécesseur le PapeJean-Paul II ? Missionnaire infatigable de Jésus Christ, jusqu'auxextrémités de la terre, il a montré le chemin vers Dieu, invitant tous leshommes de bonne volonté à écouter la voix de leur conscience formée dans ladroiture, et à construire une société de justice, de paix et de solidarité,dans la charité et le pardon réciproques. Quant à moi, vous le savez, jeviens d'un pays dont les habitants ont une haute estime de la paix et de lafraternité, en particulier ceux qui – comme moi – ont connu la guerre et ladivision entre frères d'une même Nation en raison d'idéologies destructriceset inhumaines qui faisaient peser le joug de l'oppression sous la fausseapparence du rêve et de l'illusion. Vous pouvez donc comprendre combien ledialogue entre les hommes est important à mes yeux, car il permet dedépasser toutes les formes de conflits et de tensions et de faire de chaqueNation – et donc de votre Patrie – une maison de paix et de fraternité. Pouratteindre ce but, vous devez puiser dans votre patrimoine spirituel etculturel les valeurs positives dont l'Angola est riche, et aller sans peur àla rencontre les uns des autres, en acceptant de partager pour le bien detous les richesses spirituelles et matérielles.
Comment ne pas penser aux populations de la province de Kunene frappées pardes pluies torrentielles et des inondations qui ont provoqué de nombreusesvictimes et ont laissé tant de familles privées de toit en raison de ladestruction de leur maison ? À ces populations éprouvées, je désire en cetinstant transmettre l'assurance de ma solidarité ainsi qu'une invitationparticulière à la confiance pour reprendre, avec l'aide de tous, une vienormale.
Chers amis Angolais, votre territoire est riche ; votre Nation est forte.Utilisez ces atouts pour favoriser la paix et l'entente entre les peuples,sur une base de loyauté et d'égalité capable de promouvoir en Afriquel'avenir pacifique et solidaire auquel tous aspirent et auquel tous ontdroit. Pour cela, je vous en prie, ne vous laissez pas prendre par la loi duplus fort ! Car Dieu a accordé aux hommes le pouvoir de s'élever avec lesailes de la raison et de la foi, au-dessus de leurs inclinations naturelles.Si vous vous laissez emporter sur ces ailes, il ne vous sera pas difficilealors de reconnaître dans l'autre un frère, né avec les mêmes droits humainsfondamentaux. À l'intérieur de vos frontières, se trouvent malheureusementencore tant de pauvres qui demandent le respect de leurs droits. Il n'estpas possible d'oublier la multitude des Angolais qui vivent au-dessous duseuil de pauvreté absolue. Ne décevez pas leurs attentes !
Il s'agit là d'une immense entreprise, qui requiert le plus grand civismepossible de la part de tous. Il y faut l'engagement de la société civileangolaise tout entière ; mais elle doit se présenter à ce rendez-vous plusforte et plus organisée, que ce soit entre ses diverses composantes ou dansle dialogue avec le Gouvernement. Pour donner naissance à une sociétévéritablement soucieuse du bien commun, des valeurs partagées par tous sontnécessaires. Je suis convaincu que l'Angola pourra les trouver aujourd'huiencore dans l'Évangile de Jésus Christ, tout comme cela fut, il y a bienlongtemps, avec votre illustre ancêtre, Dom Afonso I Mbemba-a-Nzinga ; grâceà lui, il y a cinq cents ans, fut établi au Mbanza Congo un royaume chrétienqui a subsisté jusqu'au XVIIIe siècle. De ses cendres prit naissance, à lafin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, une Église renouvelée qui n'apas cessé de grandir jusqu'à nos jours ; que Dieu en soit remercié ! C'estlà le motif premier qui a conduit mes pas en Angola : aller à la rencontred'une des plus anciennes communautés catholiques de l'Afriquesub-équatoriale, pour la confirmer dans sa foi en Jésus Christ et pourm'unir aux supplications de ses fils et de ses filles afin que le temps dela paix, dans la justice et dans la fraternité, ne connaisse pas de déclinen Angola, lui donnant ainsi la possibilité d'accomplir la mission que Dieului a confiée à l'égard de son peuple et dans le concert des Nations. QueDieu bénisse l'Angola !
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